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Khaled DAWWA

 

Exposition permanente

 

exposition khaled dawwa marseille charivari

Le sculpteur Khaled Dawwa
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Né à Musyaff, à l’ouest de la Syrie en 1985, l'artiste syrien Khaled Dawwa est diplômé de l’École des Beaux-Arts de Damas en 2007, section sculpture. Dès le début de Révolution en 2011, il participe aux manifestations puis rejoint l'aventure d'artistes et activistes pour la création d'un centre culturel indépendant à Damas, l'Atelier Al Boustan, lancé par le comédien Farès Helou. 

 

Malgré les pressions de la police, Khaled travaille pendant trois ans dans ce lieu. Il s'y retrouvera presque seul, courant 2013. "Ma bataille, c'était de ne pas abandonner le projet ; sinon c'était comme si on abandonnait l'espoir". 


Au milieu de l’année 2013, le quartier de la Ghouta où se trouve son atelier est bombardé, subit des attaques chimiques et Khaled est grièvement blessé. Il est emprisonné à sa sortie de l'hôpital. Pendant deux mois, il subit un système de terreur dans différentes prisons.

 

"C'était une période terrible, c'était l'été. Il y avait des milliers de gens ; chaque jour, au moins dix personnes mouraient", se souvient-il. "Leurs corps restaient deux jours à côté de nous, personne ne les retirait de la cellule... c'était fait exprès."

Il reste hébété par cette traversée de l'innommable qui peuple ses cauchemars. "Ils ont cassé les souvenirs dans ma tête", lance-t-il.


A sa sortie, il est incorporé de force dans l'armée, dont il réussira à s'échapper avant de fuir son pays par le Liban en septembre 2013 puis de s'exiler en France où il arrive en octobre 2014. Il s’installe dans un premier temps à Marseille avant de rejoindre Paris et d’ouvrir un atelier à Vanves.


Ce long périple d’un an et demi, pendant lequel il a connu tour à tour l’hôpital, la prison, l’enrôlement et l’exil, traverse aujourd’hui son œuvre et lui imprime une marque profonde.


Sa pratique sculpturale s’enracine dans l’histoire sociale et politique de son temps et dans sa conviction que l’art a un rôle à y jouer. La révolution syrienne et, plus largement, les bouleversements qui ont affecté le monde depuis 2011 l’ont conduit à s’interroger sur la relation entre le peuple et le pouvoir, entre l’art et la mémoire. La création est pour lui une arme politique autant qu’un outil de reconstruction personnelle. 


Sa série Compressés, la première exposée en France à la galerie Charivari, évoquait un enfermement aussi bien physique que mental.

 

 

 

 

 

 

Ses hommes de terre (matériau de prédilection de Khaled Dawwa) et de bronze (qui donne un caractère d'immortalité) évoquent la dualité entre le peuple et l’autorité, entre la fragilité et la solidité. Réduites à l’impuissance par leur statufication ou bien percées d’une infinité de trous, ces figures masculines collées à leur siège incarnent l’ambivalence du pouvoir, dont la cible dépasse le seul personnage de Bachar el Assad.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La série Debout qui présente des hommes ventripotents inertes assis dans leur fauteuil, est une opposition physique au tyran.

L’artiste y exprime son point de vue, dénonçant les potentats, le pouvoir absolu, la dégradation, la puissance destructrice du pouvoir tyrannique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Celui-là même qui est à l’origine de ses propres blessures, de son emprisonnement, puis de sa fuite vers la France. Mais pas seulement. En agrémentant ses personnages de chiens, de barils d’explosifs, d’urnes électorales, il symbolise celui qu’il appelle « Lui », le Pouvoir, dépassant le cadre de l’actualité politique de son pays et des pays arabes.


Ancrée dans la tragédie de l’histoire, l’œuvre de Khaled Dawwa revêt les traits de la satire, de la provocation, de l’absurde. On peut penser à Ubu Roi, la pièce d’Alfred Jarry (1896), dont le personnage a des traits physiques proches. Mais l’œuvre de Khaled Dawwa n’est pas une farce, c’est une réalité internationale, une invitation à ne pas baisser les bras.


Car comme le dit Khaled Dawwa à propos de l’exposition Debout ! (Le Roi des Trous) : « Les trous, dans certains de mes travaux, sont un moyen pour saper la solidité du système, pour le fragiliser. C’est ma façon d’exprimer ma frustration devant l’état du monde qui m’entoure. J’ai passé des heures à perforer les statues, celles de terre comme celles de bronze. C’est une tentative pour percer la masse, pour briser le mur. »

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L’œuvre (voici mon cœur !) de Khaled dawwa

Avec Voici mon cœur !, œuvre monumentale que l’on pourra bientôt voir au Mucem (collection permanente) et au Musée des Beaux-Arts de Lyon en 2024, l'artiste dit avoir voulu raconter « tout ce qui n'est plus là : des familles, des souvenirs » et qui lui a laissé « une cicatrice au cœur ».

 

Débutée sans idée préalable, de rue en rue et de maison éventrée en maison éventrée, ce qui est devenue une ville entière détruite, porte en elle l’horreur et l’absurdité de la situation syrienne, et témoigne de l’énergie créatrice de l’artiste.

 

Car malgré la dureté de ses sujets, Khaled Dawwa nous présente avec toujours une grande finesse une œuvre puissante et poétique, habitée d’une force vitale à la portée universelle.

Les sculptures de Khaled Dawwa

Khaled Dawwa a participé à plusieurs expositions en France, en Europe et au Canada. 

 

En 2015, il présente Compressé, sa première série de sculptures, de dessins et de bas-reliefs, à la galerie Charivari de Marseille, puis à Paris.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 2017, il participe au festival européen des arts céramiques Terralha à Saint-Quentin-la-Poterie.

En 2022, il revient à la galerie Charivari avec une vingtaine d’œuvres lors de l’exposition « Sommeil profond ».

Exposition Sommeil profond, Khaled Dawwa artiste-sculpteur - YouTube

Khaled dawwa à Paris

En 2018, il commence à travailler à une installation-monument, Voici mon cœur ! qui est présentée à la Cité internationale des arts en 2021 et acquise par la Fondation Antoine de Galbert avec le soutien de collectionneurs privés. Offerte au MUCEM, elle fait aujourd’hui partie des collections du musée. 

 

Plusieurs de ses pièces sont en cours d’acquisition par l’Institut du monde arabe avec l’aide du fonds Claude et France Lemand. 

 

En 2019, il participe à l’exposition Où est la maison de mon ami ? à la Maison des arts de Malakoff. Il y présente en particulier l’installation Alliance internationale sur les WC du centre d’art. 

 

En 2020, la sculpture Les Passants, commandée par le Centre d’art contemporain Chanot de Clamart, est installée dans le jardin du Centre. 

 

En 2021, sa pièce monumentale Debout (Le roi des trous) occupe durant six mois le Socle devant l’église Saint-Merry à Paris. Elle est aujourd’hui installée dans le Jardin des sculptures du château de Bois-Guilbert en Normandie. 


Parmi les textes de référence récemment publiés sur le travail de Khaled Dawwa, La destructivité en œuvres : essai sur l’art syrien contemporain, Presses de l’Ifpo (2021) des philosophes Nibras Chehayed et Guillaume de Vaulx d’Arcy, lui consacre un chapitre et choisit une de ses sculptures pour la couverture.

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